Pourquoi ne puis-je pas être seule ?! || PV Christopher {Terminé}

Quelques jours auparavant, Maïwen avait assisté à l'entraînement de l'équipe nationale d'Allemagne, et était ressortie du stade avec une grande peur, celle que le nouvel attrapeur, qui ne s'était pas senti mal de frapper un de ses joueurs, ne la blesse ou bien la fasse chuter de son balai. Puisqu'elle n'était pas seule, Maïwen avait été obligée de partager ses craintes, et la raison de cette frayeur, à un de ses coéquipiers, Christopher. Au bout du compte, elle avait décidé de joueur quand même, pour Chris', mais elle avait toujours peur.

La demoiselle s'était donc rendue au match et elle était allée sur le terrain comme tout le monde, mais durant toute la partie, elle avait senti son coeur battre la chamade. Lorsqu'elle eut repéré le Vif d'Or, elle se lança à sa poursuite, mais quelques minutes après le début de la lutte entre elle et l'attrapeur allemand, qui avait au moins deux fois la carrure d'épaules qu'elle possédait, elle reçut un terrible coup au niveau de bras, sentant son poignet cassé. Sachant parfaitement que c'était son adversaire qui lui avait assené quelque chose du genre, Maïwen avait décidé de continuer, et avait fini par attraper la petite balle dotée d'ailes avant son adversaire, faisant gagner son équipe.

Après le match, Maïwen fila tout de suite dans son vestiaire, et enleva son gant pour se rendre compte que sa main avant pris une étrange forme. Ayant trop mal pour faire quoi que ce soit, la jeune femme restait assise sur l'unique banc dans son vestiaire qu'elle ne partageait avec personne, examinant sa blessure en essayant de retenir des plaintes de douleur. Au moins, elle était persuadée que personne ne l'avait vue, et que personne ne la verrait aussi terrifiée, puisque c'était ce qu'elle ressentait, mais elle se trompa...

Depuis qu'il avait surpris Maïwen à l'entraînement de l'équipe allemande, Christopher était tracassé à l'idée que l'attrapeuse ne se présente pas au match qui se déroulait quelques jours plus tard. Ayant vu l'attrapeur allemand frapper un de ses coéquipiers assez violemment, Maïwen s'était montrée effrayée et avait demandé au jeune homme de prévenir leur capitaine qu'elle ne viendrait pas jouer. Toutefois, Chris avait réussi à la convaincre de jouer et de surmonter cette peur.

En arrivant sur le terrain, le poursuiveur avait été heureux de croiser Maïwen, car, même s'il ne l'appréciait pas vraiment, il savait qu'elle jouait un rôle fort important dans les victoires de l'équipe. Tandis que Christopher et ses deux frères s'amusaient, comme d'habitude, à essayer diverses stratégies qu'ils avaient élaborées pour prendre le souafle et compter le plus de buts possible, le jeune homme gardait toujours un oeil sur le reste du match. C'est ainsi qu'il vit les deux attrapeurs se lancer à la poursuite du vif d'or.

Croyant que tout irait plutôt bien, il s'intéressa peu à cette section du match, mais remarqua quand même le violent coup que l'attrapeur allemand assena à Maïwen. Alors qu'elle laissait croire ne pas avoir été blessée par ce coup, Chris voyait parfaitement que quelque chose n'allait pas et c'est pourquoi, une fois le match fini, il se rendit directement au vestiaire de Maïwen, après avoir déposé son balai dans son propre vestiaire. Il frappa d'abord à la porte, puis attendit quelques instants avant d'entrouvrir la porte, pour voir Maïwen assise sur son banc en train de regarder sa main, et demander d'un air un peu inquiet:

- Est-ce que ça va ?

{ 500e message du forum ! }

Il était plutôt rare que quelqu'un réussisse à faire plier Maïwen et ce, sur n'importe quel sujet. La jeune femme était du genre à être assez ferme sur les décisions qu'elle prenait, et elle changeait rarement d'idée. Lorsqu'elle avait décidé de ne pas jouer contre l'équipe allemande, laissant la place à son substitut, qui avait beaucoup moins de talent qu'elle, la jeune femme avait réussi à changer d'avis grâce à Christopher. Elle savait donc que s'ils gagnaient c'était probablement parce qu'il avait poussé la jeune femme à jouer, et s'ils perdaient et que Maïwen se blessait, ce ne serait pas entièrement de sa faute.

La jeune femme considéra que le match s'était mieux passé qu'elle l'avait imaginé. Ayant pensé qu'elle allait faire une chute de balai, ce dont elle avait le plus peur et que personne ne savait, elle fut seulement blessée, mais le coup de coude assené par son adversaire eut tôt fait de la terrifier. Heureusement, elle avait réussi à reprendre rapidement le contrôle d'elle-même, mais si elle avait pu faire comme une petite fille et trouver les bras de quelqu'un pour se réconforter, elle l'aurait certainement fait. Elle avait passé cet âge, heureusement, et avait fait gagner son équipe.

Ne voulant pas montrer qu'elle était blessée, puisqu'elle savait qu'à cause du tempérament désagréable qu'elle servait aux joueurs, cette nouvelle serait mal accueillie et considérée comme entièrement sa faute, Maïwen s'était tout de suite rendue dans le vestiaire pour cacher sa blessure, mais n'avait pas pu le faire longtemps. Lorsqu'elle entendit des coups frappés à la porte de son vestiaire, la jeune blonde soupira, mais fut légèrement soulagée de voir qu'il s'agissait de Christopher... Ce serait probablement moins embarrassant que si un autre joueur voyait qu'elle était blessée...

- Moi ça va, ma main, c'est une autre histoire...

Orgueilleuse, même si elle avait avoué son secret à son coéquipier la dernière fois qu'ils s'étaient croisés, Maïwen n'avait pas envie de dire qu'elle avait eue une belle peur, pensant faire une chute de plusieurs mètres lorsque son adversaire s'était presque rué sur elle... Elle se contenta de jeter un nouveau coup d'oeil à sa main, tout en essayant de trouver où elle s'était réellement blessée.

Christopher savait qu'il était parfois difficile de jouer au Quidditch, surtout lorsque, juste avant un match, quelque chose avait ramené de douloureux souvenirs, ou des craintes. Même si cela lui arrivait parfois, il trouvait toujours le moyen de continuer à jouer en s'en faisant le moins possible de certaines histoires de son passé peu agréables. Sachant maintenant que Maïwen était dans le même genre de situation, car il avait appris qu'elle avait perdu ses parents, il avait réussi à la convaincre de jouer au match contre l'Allemagne.

Au cours du match, Christopher avait remarqué que l'attrapeuse de l'équipe s'était blessée en recevant un coup de son adversaire. Heureusement, elle avait continué de jouer malgré cette blessure qu'elle tentait de cacher. Lorsque le match prit fin, le jeune homme avait décidé d'aller voir Maïwen afin de la remercier d'avoir joué, et aussi parce qu'il voulait savoir si elle s'était gravement blessée ou non.

En entrant dans le vestiaire de l'attrapeuse, Chris avait cherché à savoir si Maïwen allait bien, se faisant répondre que oui, sauf dans le cas de sa main. Décidant de remercier la jeune femme immédiatement, puis s'occuper ensuite de se renseigner sur la main de l'attrapeuse, Christopher dit, gentiment:

- Merci d'avoir joué.

Puis, il s'approcha de la jeune femme et, prenant la main de Maïwen dans ses mains, il entrepris de l'examiner pour l'aider à trouver la blessure qu'elle avait.

Dès qu'elle avait commencé à jouer au Quidditch, Maïwen avait su qu'il y avait des risques, surtout au poste où elle avait choisi de jouer, soit celui d'attrapeur. Maïwen n'avait jamais eu peur, à l'exception du moment où elle avait appris que son père était décédé suite à une chute de balai. La jeune femme avait eu terriblement peur, en voyant l'attrapeur de l'Allemagne pousser sans rancune son coéquipier en bas de son balai, que la même chose lui arrive, mais c'était Christopher qui l'avait convaincue de jouer quand même.

Maïwen s'était déjà blessée plus d'une fois, que ce soit au poignet, au genoux, ou même encore à l'épaule, mais cela ne l'avait pas empêchée de jouer. Ce qui lui faisait vraiment peur, c'était de tomber de son balai et de rester écrasée sur le sol par la suite. Cette crainte, elle l'affrontait chaque fois qu'elle jouait un match, mais elle avait semblé plus présente ce soir-là. Sa blessure à la main ne la dérangeait pas vraiment, mais comme à chaque fois qu'elle s'était blessée, elle ne le montrait à personne, et personne ne se préoccupait de savoir si elle allait bien, sauf à ce moment, où Christopher était venu lui demander si elle allait bien.

Ce qui la surprit encore plus, ce fut qu'il la remercia d'avoir joué ce match, même si elle avait eu terriblement peur. Se doutant bien qu'il ne pouvait comprendre ce qu'elle vivait, contre quelle peur elle luttait à chaque fois qu'elle montait sur un balai, Maïwen fit quand même un sourire en coin en se décidant à regarder le jeune homme, puis elle dit:

- Mais de rien. De toute façon, je savais que si je ne jouais pas, vous n'auriez pas gagné...

Contrairement à bien des fois, Maïwen ne s'était pas montré hautaine en disant qu'elle était indispensable à l'équipe de façon indirecte. En fait, elle avait même essayé de plaisanter, puisqu'elle était bien mal placé pour se vanter de quelconque manière, trouvant qu'elle avait même presque pitoyable en face de Christopher qui avait commencé à examiner la blessure de la jeune femme. Ne disant plus rien par la suite, elle fixa sa main placée dans dans les mains de Christopher, retenant soudainement une plainte sourde lorsque le jeune homme trouva l'endroit où Maïwen s'était fort probablement blessée. Se sentant un peu mal d'être aidée ainsi pour une des premières fois de sa vie, Maïwen dit:

- Je vais mettre un bandage, et ça va sûrement aller...

En temps normal, Christopher ne se serait jamais préoccupé de Maïwen. Toutefois, après l'avoir surprise à l'entraînement de l'équipe allemande, il avait appris que la jeune femme avait perdu ses parents et qu'elle avait peur de tomber de balai au cours d'un match de Quidditch. Sans vraiment savoir ce qu'il faisait, il avait réussi à la convaincre de jouer et, étrangement, il ne la considérait plus de la même façon qu'avant. En effet, depuis qu'il savait pourquoi elle était désagréable avec plusieurs, le jeune homme avait l'impression de la comprendre, ce qui était assez ambigu comme situation...

Lorsqu'il avait remarqué que l'attrapeuse s'était blessée pendant le match, Christopher s'était mis en tête de se renseigner sur cette blessure pour s'assurer que Maïwen ne s'était pas fait trop mal. Avant toute chose, toutefois, il comptait la remercier d'avoir joué, car elle avait surmonté sa peur et il en était heureux. En entendant la jeune femme lui dire qu'ils n'auraient pas gagné si elle n'avait pas joué, Chris remarqua qu'elle n'avait pas employé un ton vantard, le faisant esquisser un sourire tandis qu'il examinait la main de Maïwen.

Ayant trouvé l'endroit où l'attrapeuse s'était blessée, Christopher allait proposer de poser un bandage, car il ne s'agissait pas de quelque chose de trop grave, il fut devancé par Maïwen. Approuvant d'un hochement de tête, il regarda la jeune femme commencer à installer le bandage. Toutefois, elle semblait avoir de la difficulté à le faire et c'est pourquoi il dit:

- Laisse-moi t'aider.

Sans attendre de réponse de Maïwen, le jeune homme prit le début de bandage qui était enroulé à la main de l'attrapeuse et il le finit. Tandis qu'il finalisait le bandage, il dit, en regardant Maïwen directement dans les yeux:

- Il faut que je te parle, mais pas ici.

Maïwen avait toujours été obligée de se débrouiller toute seule et ce, depuis qu'elle faisait partie de l'équipe nationale. Avant, elle pouvait compter sur la présence de son frère, mais ce n'était plus possible à présent, puisqu'elle ne jouait pas dans la même équipe que lui. Il était assez rare qu'un de ses coéquipiers se préoccupe de savoir comment elle allait, et même de lui donner un coup de main. Lorsqu'elle était blessée, Maïwen se débrouillait toute seule, ou bien, elle allait voir le médicomage en charge de l'équipe un jour ou deux après le moment où elle s'était blessée.

La jeune femme n'allait cependant pas se plaindre que Christopher vienne l'aider. Depuis l'entraînement que Maïwen était venue espionner, elle voyait le jeune homme d'une façon différente, probablement parce qu'il avait été le premier à lui dire ce qu'il pensait d'elle, et à présent, il était le seul de l'équipe à connaître son terrible secret. Il avait même essayé de la réconforter, ce qui faisait en sorte que Maïwen ne savait plus trop comment réagir en présence du jeune homme, qui savait maintenant que si elle était si hautaine, c'était seulement pour cacher sa grande sensibilité.

Son indépendance était cependant ressortie lorsqu'elle avait pensé être en mesure de se mettre un bandage toute seule, mais encore une fois, peut-être à cause des émotions, ou bien parce qu'il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas blessée ainsi, elle eut du mal à enrouler son bandage autour de sa main. Légèrement embarrassée, elle laissa Christopher l'aider sans rien dire, ne serait-ce qu'un simple:

- Merci...

Puis de nouveau impuissante, elle regarda son coéquipier poursuiveur faire le bandage sur sa main blessée, et fut même surprise qu'il lui parle de nouveau en lui disant qu'il voulait lui parler, chose assez inhabituelle. Ce qui l'était plus encore, c'était que Christopher voulait discuter dans un endroit probablement plus isolé qu'un vestiaire où tout le monde pouvait rentrer à tout moment. Ne voyant pas pourquoi elle refuserait, d'autant plus qu'elle n'avait aucune raison de le faire, elle dit:

- D'accord, mais tu veux aller où ?¸

Depuis qu'il faisait partie de l'équipe nationale, Christopher avait appris à connaître ses coéquipiers. Toutefois, il n'était pas question pour lui, ni un autre joueur, d'essayer d'être aimable avec Maïwen, car celle-ci ne rendait jamais cette gentillesse, à commencer par le fait qu'elle se vantait constamment. Évidemment, maintenant qu'il savait pourquoi la jeune femme se montrait fort désagréable avec les autres, Chris aurait très bien pu aller révéler toute cette histoire à ses frères. Sauf qu'il ne se voyait pas le faire, puisque lui même avait vécu quelque chose de semblable en perdant son frère et il savait qu'il ne souhaitait pas que tout le monde entende parler de cela.

Après avoir surpris Maïwen à un entrainement de l'équipe adverse, Christopher ne voyait plus la jeune femme de la même façon et c'est probablement pourquoi il se montrait soudainement... attentif. En effet, auparavant, il n'aurait jamais cherché à savoir si la jeune femme s'était blessée et l'aurait encore moins aidée à s'installer un bandage. Et, tandis qu'il posait le bandage à la main de Maïwen, Chris lui avait dit qu'il devait lui parler à l'abri des oreilles indiscrètes.

Comme il pouvait s'y attendre, Maïwen souhaitait savoir où il comptait lui parler, car les vestiaires n'étaient pas le meilleur endroit pour parler tranquillement. Ayant déjà sa petite idée de l'endroit où ils pourraient aller, le jeune homme dit seulement:

- Suis-moi.

Puis, il sortit du vestiaire de la jeune femme en s'assurant que personne ne les suivait afin de se rendre sur le terrain. Une fois sur place, il monta sur son balai et fit signe à Maïwen de s'installer. Lorsqu'il fut assurée qu'elle ne tomberait pas, il se dirigea vers les trois anneaux qui constituaient le but d'un côté du terrain et s'assit dans celui du milieu, sachant qu'il y avait assez de place pour que plusieurs personnes s'y installent.

Lorsqu'elle était à Poudlard, Maiwen avait été habituée à être le centre de l'attraction à cause de son énorme talent. Bien qu'en tant que personne, la jeune femme n'avait jamais d'amis, elle comptait sur la présence de son frère, qui jouait lui aussi dans l'équipe de Serdaigle à l'époque. Cependant, depuis qu'elle était dans l'équipe nationale d'Angleterre et qu'elle pratiquait le métier qu'elle voulait faire depuis toujours, Maï' était pourtant bien seule. Tant qu'elle faisait gagner son équipe, c'était la seule chose qu'on lui demandait. En tant que personnes, beaucoup l'évitaient, et c'était compréhensible.

Pour ne pas se laisser emporter par sa peur de tomber de balai et à cause de tout ce qui avait suivi la mort de ses parents, Maiwen avait décidé d'enfermer ses émotions dans la prison de glace qu'était devenu ses airs hautains et ses sarcasmes. Maintenant que Christopher connaissait son secret et qu'il pouvait le dire à tout le monde, Maïwen ne savait plus si cela servait à quelque chose qu'elle soit aussi hautaine. Mais d'un autre côté, si elle commençait à se montrer gentille du jour au lendemain, plus personne ne la prendrait au sérieux...

Pour commencer, la jeune femme voulait savoir, par curiosité, ce que Christopher avait de si important à lui dire, puisqu'il était assez rare qu'un de ses coéquipiers veuille lui parler seul à seule. En fait, cela n'était jamais arrivé. De plus, le jeune homme l'intrigua davantage lorsqu'il lui dit de la suivre pour l'emmener sur le terrain et lui faire signe de monter sur son balai avec lui. Ne disant cependant pas un mot, elle fit ce qu'il lui avait demandé, constatant qu'ils se dirigeaient vers les anneaux de Quidditch. Ayant un doute sur ce que Chris' voulait faire, elle dit, quelque peu paniquée:

- Mais on ne va pas tomber de là-haut ?

Maiwen n'avait jamais eu l'idée de venir réfléchir dans un des anneaux de Quidditch, et pensant que ce n'était pas très large, elle avait peur de faire une chute, ce qui la renvoyait à sa plus grande peur...

Lorsqu'il avait perdu son frère, plusieurs années plus tôt, Christopher avait trouvé un moyen pour ne pas tomber dans une sorte de folie. Ce moyen avait été de jouer de la musique quand il sentait que la douleur était trop intolérable. Toutefois, il savait parfaitement que chacun réagissait différemment à la perte d'un membre de sa famille, et il en avait eu la preuve en parlant avec Maïwen. Il s'était effectivement rendu compte qu'elle n'était pas méchante avec les autres pour son propre plaisir, mais pour masquer sa douleur.

Ne voyant plus la jeune femme de la même façon que ses frères depuis qu'elle lui avait révélé cela, Christopher avait commencé à se sentir mal de savoir le secret de Maïwen sans lui faire part du sien, qui y ressemblait en quelque sorte. Ainsi, tandis qu'il s'occupait du bandage de la jeune femme, le poursuiveur lui avait dit qu'il souhaitait lui parler en un endroit moins achalandé que les vestiaires.

Sachant déjà où ils pourraient être tranquilles, le jeune homme fut assez heureux que Maïwen ne lui propose pas d'endroit. En fait, il comptait s'installer dans les anneaux de Quidditch. Lorsqu'elle lui demanda s'ils ne risquaient pas de tomber de cette hauteur-là, Christopher rassura l'attrapeuse en lui disant:

- Tu n'as pas à t'inquiéter: je te tiens.

Une fois qu'ils furent installés dans les anneaux, Christopher n'attendit même pas que Maïwen lui demande de quoi il voulait lui parler et il commença immédiatement:

- Contrairement à ce que tu crois, ce n'est pas tout le monde qui te méprise dans l'équipe et il y en a certains qui peuvent te comprendre. Moi, par exemple. Quand j'avais quinze ans, ma mère s'est débarrassée d'un de mes frères, plus jeune que Zack...

Même si cela faisait de nombreuses années que ce drame s'était déroulé, Christopher avant encore beaucoup de difficultés à en parler, encore plus à quelqu'un qui n'était pas encore au courant de cette histoire. Encore ému par cela, il était évident que le jeune homme était triste tandis qu'il racontait une tranche de son passé à Maïwen.

Ayant eu presque personne sur qui prendre exemple pour faire son deuil lorsqu'elle avait perdu ses parents, puisque son frère se trouvait dans la même situation qu'elle, Maïwen n'avait pas été aidée en étant envoyée dans un orphelinat moldu où personne ne tenait compte du fait qu'elle venait de perdre ses parents, parce que toutes les personnes qui s'y trouvaient étaient orphelins, comme le nom de l'endroit le disait. Pire que ça, Maïwen avait été considérée comme moins que rien. Cela ne l'avait pas beaucoup aidée à accepter la terrible perte qu'elle venait de vivre. Pour ne pas craquer à tout moment, Maïwen avait décidé de cacher ses émotions dans une prison de glace, devant ainsi hautaine, et se sentant incomprise par tous.

Cependant, cela semblait avoir changé quelques semaines auparavant, car contrairement à ce qui s'était passé ces dernières années, Maïwen avait révélé son secret à un de ses coéquipiers, Christopher, et pour la première fois depuis son arrivée dans l'équipe nationale, un des membres de l'équipe dont elle faisait partie voulait lui parler seul à seule. Intriguée, Maïwen fut encore plus surprise de voir qu'ils se dirigeaient vers les anneaux dorés qui servaient de but afin de s'y installer. Terrifiée de faire une chute, elle fut un peu plus rassurée lorsqu'elle sentit que Christopher la tenait pour qu'elle ne tombe pas. C'était bien la première fois que quelqu'un avait une attention pareille à son égard, et elle devait admettre que ça ne lui déplaisait pas.

Ce qui eut pour effet de la surprendre encore plus, ce fut que Christopher lui dit qu'elle n'avait pas à dire que ses coéquipiers la méprisaient, et que certains pourraient même la comprendre, comme lui-même. Tandis qu'il racontait que sa mère s'était débarrassée d'un de ses frères, son benjamin, lorsqu'il était adolescent, le visage de Maïwen prit un air horrifié, puisque c'était ce qu'elle ressentait. Elle était incapable de savoir comment le jeune homme avait pu garder ça pour lui-même aussi longtemps, et voyant que cette histoire le rendait triste, elle sentit qu'elle devait dire quelque chose, donc elle répondit:

- Oh... je suis vraiment désolée...

Cette fois-ci, c'était Maïwen qui se sentait mal et qui devait trouver un moyen pour réconforter tant bien que mal son coéquipier, qui lui devenait soudainement beaucoup plus cher. Elle lui prit donc doucement la main et lui dit:

- Ça a du être terrible...

Maïwen avait ressenti un certain bien-être quand elle avait dit ce qui lui était arrivé, sachant maintenant que parler pouvait être quelque chose de réconfortant... Si Christopher voulait lui en parler, Maï' était maintenant toute ouie...

Depuis qu'il avait perdu son plus jeune frère, Christopher avait parlé de ce terrible souvenir à personne d'autre que ses deux autres frères, même s'ils essayaient d'éviter le sujet le plus possible pour ne pas se remémorer la douleur qu'ils ressentaient depuis cette perte. Ayant appris, quelques semaines plus tôt, que Maïwen avait elle-même perdu ses parents, le jeune homme avait eu l'impression qu'il pourrait lui parler de son passé, car elle s'était ouvert à lui et il se voyait mal ne pas en faire autant.

Choisissant de parler à l'attrapeuse tout de suite après le match contre l'Allemagne, il n'avait pas vraiment su exactement comment parler de cette histoire à la jeune femme. En effet, puisqu'il s'agissait de la première personne à qui il allait en parler et n'ayant pas vécu le drame, Christopher ne savait pas comment aborder le sujet. Il avait donc commencé par dire que Maïwen n'était pas détestée par tout le monde et, qu'en plus, il y avait certains membres de l'équipe qui étaient capables de comprendre ce qu'elle ressentait, se citant pour exemple avant d'expliquer.

Lorsqu'il eut fini de parler de la perte de son frère, Christopher était fort triste, et cela devait certainement paraître beaucoup, car il entendit Maïwen lui dire qu'elle était désolée. Ayant été à sa place lorsqu'elle lui avait avoué la perte de ses parents, Chris comprenait que la jeune femme se sente un peu mal, car elle ne devait pas trop savoir comment le réconforter. L'entendant ajouter que cela avait dû être terrible, il répondit, remarquant à peine qu'elle lui tenait maintenant la main:

- Oui, c'était difficile...

Puis, reconnaissant qu'il avait dit tout ce qui était nécessaire à ce sujet, il ajouta:

- Voilà, c'est ce que je voulais te dire.

Même si Maïwen avait toujours caché la véritable raison de son caractère quelque peu insupportable, les personnes les plus rationnelles avaient sûrement deviné qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas chez elle. Enfin, ceux qui l'avaient connue durant ses trois premières années d'études auraient eu normalement de plus gros doutes que ceux qui la connaissaient depuis seulement deux ou trois ans, comme ses coéquipiers de Quidditch, qui la considéraient seulement comme une bonne joueuse, rien de plus.

En fait, Maïwen était si aveuglée par ses problèmes personnels qu'elle n'aurait jamais pu imaginer que quelqu'un qui n'était pas si loin d'elle aurait pu comprendre ce qu'elle vivait en ayant vécu une situation pareille, comme Christopher. Perdre ses parents était quelque chose de terrible, mais voir sa mère tuer son propre frère, Maïwen, qui avait-elle même un cadet, n'imaginait même pas comment elle le supporterait. La jeune attrapeuse ne savait plus trop quoi dire, et lorsque quelque chose sortait de sa bouche, elle avait impression que ce n'était jamais la bonne chose. Cela avait été stupide de sa part de demander à Christopher si cela avait été difficile, bien sûr que ce l'était ! Elle-même était présente pour le prouver ! Ce qui la surprit davantage, c'était que Christopher avait voulu lui parler pour lui dire cela, ce qui devait prendre un grand courage, puisque lorsque Maïwen avait avoué ce qui s'était passé durant son adolescence, c'était surtout durant une crise de colère et de larmes.

Wow... c'est vraiment gentil de ta part.

Dit tout doucement, ses paroles pouvaient sembler quelque peu étranges, mais la jeune femme avait une raison précise pour dire cela, et elle comptait s'expliquer, une fois qu'elle aurait trouvé les mots pour le dire. Une fois que ce fut fait, elle dit:

- Ça a du te prendre un grand courage pour me le dire, et j'apprécie beaucoup cela, autant que je t'apprécie en fait...

Après avoir surpris Maïwen à l'entraînement de l'équipe allemande, Christopher ne voyait plus l'attrapeuse de la même façon que les autres membres de l'équipe. En fait, il avait découvert qu'elle avait perdu ses parents lorsqu'elle était plus jeune et que c'était à cause de cela qu'elle se montrait fort désagréable. Ayant lui-même perdu un membre de sa famille alors qu'il était adolescent, Chris avait eu l'impression de pouvoir la comprendre et c'était depuis ce temps-là qu'il ne considérait plus la jeune femme de la même manière.

Une fois le match contre l'équipe d'Allemagne terminé, le poursuiveur était allé voir Maïwen afin de savoir si elle ne s'était pas fait trop mal, car elle s'était fait frapper, mais également parce qu'il sentait nécessaire de lui faire part de son propre passé. Après avoir aidé la jeune femme à poser un bandage, Christopher lui avait dit qu'il devait lui parler et il l'avait conduite aux anneaux de Quidditch, dans lesquels il savait qu'ils ne seraient pas dérangés. Toutefois, Maïwen avait manifesté une certaine crainte quant à la hauteur à laquelle ils seraient installés, mais il la rassura en disant qu'il la tenait, ce qui était vrai.

Par la suite, Chris avait avoué à Maïwen que sa mère s'était débarrassée du plus jeune enfant Brooks, ce qui sembla choquer l'attrapeuse, ce que le jeune homme comprenait parfaitement. Même si elle semblait ne pas savoir quoi faire pour le poursuiveur, celui-ci était heureux d'en avoir parlé avec elle et lui dit, malgré la petitesse de l'information qu'il lui avait fournie, que c'était tout ce qu'il avait à lui confier. Toutefois, cela semblait avoir suffi à la jeune femme, car elle remercia, et félicita même, le jeune homme pour lui avoir dit cela. Ne voyant pas vraiment ce qu'il pourrait dire, même s'il considérait que Maïwen était également courageuse de vivre avec la mort de ses parents tous les jours, il ne dit rien, laissant un silence gêné prendre place dans la conversation.

Puis, après quelques instants de silence au cours duquel il reprit contrôle de lui-même, laissant de côté sa nostalgie, le jeune homme demanda:

- Je te ramène ?

Il y a de cela quelques jours, Maïwen voyait Christopher comme un simple coéquipier qui, comme tous les autres, ne l'appréciait pas beaucoup. Cependant, après ce qui s'était passé alors que Maïwen avait voulu espionner le nouvel attrapeur de l'équipe nationale d'Allemagne, la jeune femme ne pouvait plus le considérer comme un collègue de travail, puisque son secret était à présent dévoilé, et si jamais Christopher s'amusait a passer le message, Maïwen perdrait toute crédibilité devant l'équipe en entier.

La jeune femme avait ressenti cette crainte durant les jours ayant séparé l'aveu qu'elle avait fait à Christopher et le jour du match, ne sachant pas comment elle serait accueillie. Finalement, elle eut droit au même traitement que d'habitude, et comprit finalement pourquoi le jeune homme n'avait pas voulu le révéler à personne, pusiqu'il avait vécu quelque chose de semblable dont il avait parlé a personne. N'ayant plus su quoi dire après cet aveu, Maïwen avait laissé un silence presque embarrassant s'installer dans la conversation, n'osant même plus regarder Christopher en face. Elle venait de regarder vers le bas, constatant la hauteur à laquelle ils se trouvaient, et même si elle savait que Christopher veillait a ce qu'elle ne tombe pas, elle ne put s'empêcher d'être prise de vertiges au moment où le jeune homme lui proposa de la ramener. Soulagée, Maïwen répondit tout de suite:

- Oui, pourquoi pas ?

Maïwen pensait qu'il allait la ramener sur la terre ferme afin qu'elle puisse rentrer chez elle en transplanant après être allée prendre ses affaires, mais devait-elle s'attendre à autre chose ?

Suite à la discussion qu'il avait eue avec Maïwen, quelques temps plus tôt à propos du fait qu'elle avait perdu ses parents lorsqu'elle était plus jeune, Christopher avait beaucoup réfléchi à propos de son propre passé et s'était dit qu'il serait mieux qu'il avoue à la jeune femme qu'il avait également perdu un membre de sa famille. C'était pour cette raison qu'il avait pris l'attrapeuse à part et qu'il lui avait parlé de la mort de son frère Frederick.

Après avoir parlé de son passé à Maïwen, une certaine gêne s'était installée dans la conversation, laissant un silence plus ou moins agréable prendre la place. Profitant de ces quelques instants de silence, Christopher reprit maîtrise de ses émotions, étant finalement capable de demander à Maïwen si elle voulait être raccompagnée. Évidemment, puisqu'elle avait manifesté une certaine crainte à être assise dans les anneaux de Quidditch, le jeune homme aurait été étonné qu'elle refuse cette proposition.

Toutefois, Christopher ne pensait pas seulement ramener Maïwen au sol pour qu'elle puisse transplaner chez elle par la suite, trouvant bien plus pratique de la ramener directement chez elle. Probablement que l'attrapeuse ne s'attendait pas à cela, mais le jeune homme s'en préoccupait peu, car il avait l'impression d'être beaucoup plus proche d'elle qu'avant. Et, de toute façon, elle n'avait pas vraiment le choix d'aller où il le souhaitait, car ils n'avaient qu'un balai, celui de Chris.

En réalité, le poursuiveur ne savait pas du tout où habitait Maïwen et c'est pourquoi il passa la majeure partie du trajet à lui demander des directions afin de ne pas se tromper d'endroit. Puis, une fois qu'ils furent arrivés, Christopher déposa la jeune femme devant la porte et lui dit:

- Bonne soirée !

Lorsqu'il eut fini sa phrase, Christopher déposa un baiser sur la joue de Maïwen. Et, se souvenant qu'elle s'était blessé au poignet, il pointa celui-ci et ajouta:

- Et prends soin de toi.

Maïwen était passée par toute une gamme d'émotions durant la soirée, tout d'abord par la peur, puis la souffrance, la compassion et maintenant, elle ne savait plus trop comment réagir en présence de Christopher. Bien sûr, alors qu'il se trouvaient particulièrement haut et que l'endroit n'était pas totalement sécuritaire, Maïwen avait une légère crainte de tomber, mais en même temps, elle ne pouvait certainement pas ignorer la présence de Christopher, qui lui avait avoué qu'il avait perdu son frère cadet, assassiné par sa mère, ce qui représentait la preuve de sa compréhension de la situation dans laquelle Maïwen vivait, difficilement.

Cependant, le silence gêné qui s'était installé entre eux n'avait pas encouragé Maïwen à vouloir rester là-haut, et lorsque Christopher lui proposa de la ramener, elle accepta avec une joie cachée, puisque dans un certain sens, elle était contente de redescendre, mais elle n'avait pas trop envie de quitter son coéquipier, sans savoir que celui-ci ne la ramenait pas aux vestiaires, mais plutôt chez elle directement. Cela l'intrigua, mais elle devait admettre que ça ne lui déplaisait pas du tout, même si Christopher lui demandait le chemin par moments, ce qu'elle prenait presque plaisir à indiquer.

Ce qui la rendit encore plus heureuse, ce fut lorsque Christopher lui souhaita une bonne soirée et l'embrassa sur la joue, à sa plus grande surprise, mais cela ne l'empêcha pas d'esquisser un sourire ravi, ce qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps, peut-être même trop longtemps.

- Toi aussi.

Puis, elle fut encore plus heureuse quand il sembla se souvenir qu'elle était blessée et qu'il lui dit de prendre soin d'elle. Normalement, elle aurait dû répondre quelque chose du genre "J'y compte bien", mais elle se contenta de dire:

- Merci.

Après un dernier sourire, elle ouvrit la porte et attendit que Christopher soit parti pour rentrer définitivement chez elle et repenser à la soirée qu'elle venait de vivre, ne se préoccupant plus du tout de l'élancement qui parcourait son poignet...

[Sujet terminé !
Vivement la suite !]

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